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Kunst

Bonhams - Un siècle de design

2025-07-31    
   
Trois collections d’exception chez Bonhams Cornette de Saint Cyr le 2 octobre

Redécouverte d’une Villa conçue par Jules Leleu - Ensemble de Jules Wabbes de la collection personnelle de Lucien Leborgne - Le Bronze Au Féminin : une Passion signée Line Vautrin

Paris

Trois collections seront vendues aux enchères à Paris chez Bonhams Cornette de Saint Cyr lors de la vacation 100 ans de Design le 2 octobre prochain. La première est composée du mobilier provenant d’une villa entièrement décorée par Jules Leleu de l'entrée aux chambres où chaque élément a été conçu pour créer une atmosphère spécifique toujours aussi harmonieuse, plus de 70 ans après sa réalisation. La seconde est un exceptionnel ensemble de Jules Wabbes provenant de la collection personnelle de Lucien Leborgne qui sera exposé du 8 au 15 septembre chez Bonhams Cornette de Saint Cyr à Bruxelles. Et enfin une collection de 54 boîtes, poudriers, et bijoux signés Line Vautrin (1913-1997), créatrice inspirée de génie, sera proposée dans cette vacation.

Fondée par Jules Leleu, la Maison Leleu est le fruit de collaborations emblématiques. Architectes décorateurs, créateurs de meubles et de textiles, la famille Leleu laisse un nom synonyme de luxe, de création française au plus haut niveau de qualité, dans des matériaux nobles. Débutant modestement en 1882, la saga familiale devient célèbre et s’implante dans un prestigieux hôtel, 65, avenue Franklin Roosevelt à Paris. Leleu fut une maison vedette de la décoration française, des années 1920 à 1948, sous la houlette de Jules Leleu, puis dans les années 1948-1970, sous la direction d’André Leleu, assisté de ses enfants et de toute sa famille. La maison déployait ses activités dans tous les domaines de la profession, décoration d’intérieur, meubles, boiseries, tissus, tapis, éclairages, avec la collaboration de nombreux artistes : les tapis de Da Silva Bruhns, les cartons de tapisseries de Gernez, de Kaskoff, les tapisseries murales d’Hilaire, de Lurçat, de Picart-le-Doux, les peintures sur meubles de Brayer, de Chapelain-Midy, de Despierres, de Souverbie, de Terechkovitch, de Vertès, les laques de Bobot, de Dunand, d’Hamanaka, les ferronneries d’art de Brandt, de Subes, les sculptures de Dejean, de Revol.

Claire Gallois de Bagneux, spécialiste au sein du département Design de Bonhams Cornette de Saint Cyr, a déclaré : « Dès que nous avons franchi le seuil de cette villa, entièrement décorée à la fin des années 1940 par la Maison Leleu, nous nous sommes retrouvés instantanément immergés dans l'univers esthétique subtil et raffiné caractéristique de cette maison de prestige. Les tapis aux couleurs flamboyantes sont dans un état de conservation incroyable. Elles font écho aux tapisseries des fauteuils, presque toutes originales dans des tons mauve, jaune et beige et aux motifs résolument modernes. Le style Leleu, né avec les débuts de l’Art Déco, crée un style qui évolue avec les époques jusqu’en 1973.»

UN ENSEMBLE DE JULES WABBES DE LA COLLECTION PERSONNELLE LUCIEN LEBORGNE

Sera ensuite proposée une remarquable collection de 16 pièces signées Jules Wabbes issues de la collection personnelle de Lucien Leborgne. L'histoire de ce dernier est intimement liée à celle de Jules Wabbes car ils ont ensemble contribué à l’histoire du design en Belgique. Né le 9 mai 1931 à Lessines, Lucien Leborgne suivra pendant 6 ans les cours du soir de l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Josse-ten-Noode dans la section ensemblier-décorateur. Il passe ensuite 10 ans auprès de divers ébénistes jusqu’en 1954 avant de devenir contremaître des Ateliers de Jules Wabbes, dans la partie Mobilier et Décoration intérieure jusqu’en 1957. À partir du 1er avril 1964 jusqu’en 1968, il exerce les fonctions de directeur technique de l’usine Mobilier Universel – Responsable de la construction de l’usine à Berg. Pendant cette période, il assumera la responsabilité de la gestion des achats du bois, de l’élaboration des plannings, de l’amélioration des méthodes de fabrication et du coût de revient des pièces, de l'intensification de la production et enfin de la promotion et de la conception des nouveaux modèles sous la direction de Jules Wabbes.

Justine Posalski, spécialiste au sein du département Design de Bonhams Cornette de Saint Cyr, a déclaré : « Cette collection provenant de la famille de Lucien Leborgne permet d’apporter une vision nouvelle sur le talent de ce collaborateur oublié pourtant largement impliqué dans la genèse des plus emblématiques créations de Jules Wabbes. Cette vente mettra en valeur aussi bien des luminaires que le porte-manteau Horizon, le célèbre pupitre Milano ou encore l'iconique bureau de forme Boomerang. »

Afin d'illustrer la diversité de la création belge, une trentaine de pièces rigoureusement sélectionnées seront également offertes en vente et notamment des céramiques de Pierre Culot et des œuvres d’Ado Chale et de Christophe Gevers.

Bonhams cChic Magazin Schweiz
UNE COLLECTION DE 54 BOITES, POUDRIERS ET BIJOUX DE LINE VAUTRIN

Une collection de 54 boîtes, poudriers, et bijoux signés Line Vautrin (1913-1997), créatrice inspirée de génie, sera proposée aux enchères à Paris chez Bonhams Cornette de Saint Cyr lors de cette même vacation. Les objets, dont les estimations varient de 500 € à 5 000 €, ont été réalisés dans les années 40, décennie durant laquelle Line Vautrin (déjà connue pour ses créations de boutons de mode ou de bijoux) s’adonne aux boîtes (poudriers, cendriers ou autre piluliers), ornées de rébus, jeux de mots ou de décors tout aussi créatifs, parfois émaillés, et confectionnées au sein de l’hôtel de Sérilly dans le Marais.

Line Vautrin a toujours aimé jouer avec les mots et ses créations en sont le reflet. Le collectionneur s’amuse alors à déchiffrer les messages derrière chaque pièce. En effet, tels des rébus, les boîtes portent des noms amusants : ainsi la boîte Tout ou rien, vers 1945, en bronze doré et liège (estimation : 4 000 – 5 000 €) représentant un chien en train de boire ou le poudrier au rébus à résoudre L'oisiveté est la mère de tous les vices, figurant entre autres une Oie, la mer et des vis, vers 1940 en bronze doré partiellement émaillé (estimation : 3 000 – 4 000 €). Certains objets sont empreints de poésie comme la Boîte C'est la vie, vers 1940 en bronze doré partiellement émaillé et liège (estimation : 3 000 – 5 000 €) dressant une fresque de personnages émaillés sur fond doré ou le poudrier Le marchand de ballons (estimation : 2 000 – 3 000 €) figure nostalgique d’une époque passée. Ces objets ont été dévoilés dans les principales expositions consacrées à l’artiste : comme Secret de bijoux, Line Vautrin au Musée des arts décoratifs à Paris en 1999, deux ans après la disparition de l’artiste ou à la galerie L'Arc en Seine à Paris, en 2002 et 2003 puis au Museum für Kunst und Gewerbe à Hambourg en 2003, et à la Maison Gérard à New York, en 2013, dans une exposition intitulée Line Vautrin, 100 years of magnitude.

Line Vautrin (1913-1997)

crée ses premiers objets en bronze alors qu'elle a à peine 21 ans. C’est grâce à l’Exposition universelle de 1937 où elle loue un stand qu’elle se fait connaître. Sa collection se diversifie : outre ses fameux boutons en bronze, elle présente des colliers, bracelets, boucles d’oreilles, boucles de ceinture, fermoirs de sacs… Au début des années 40, âgée de 28 ans, elle ouvre sa première boutique près des Champs-Élysées et élargit sa gamme en créant des boîtes en bronze - poudriers, cendriers, piluliers - qui feront sa renommée. A la même époque, elle épouse l’artiste Jacques-Armand Bonnaud avec qui elle s’installe dans un hôtel particulier du Marais au 106 rue vieille du Temple. L’hôtel de Sérilly devient un vivier de création et un lieu à la mode. Les créations de l’artiste suscitent l’enthousiasme. Leur séparation à la fin des années 50 marque un tournant. Elle aborde alors un matériau nouveau : l’acétate de cellulose qu’elle transforme en une nouvelle matière, le Talosel. Elle le façonne, le découpe, le chauffe et crée des articles de décoration où elle pourra l’utiliser au mieux : pieds de lampe, tables, paravents et surtout, des miroirs.

A la fin des années 60, elle ouvre une boutique rive gauche puis crée l’Adam (association pour les arts manuels), école destinée à dispenser son savoir-faire dans le domaine des arts décoratifs. Au début des années 80, Line Vautrin décide de se retirer dans un petit appartement où elle recommence à produire des boîtes au couvercle de bronze et autres bijoux amusants imaginés dans les années 40 à 60. Elle rencontre alors David Gill, collectionneur londonien qui lui organise des expositions un peu partout dans le monde. En 1992, elle reçoit le Prix national des métiers d'Art pour ses recherches en décoration. Elle disparaît en avril 1997, deux ans avant l’exposition que le Musée des Arts Décoratifs allait lui consacrer à Paris.